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Agnès Pannier-Runacher, une vétérane du macronisme à la transition écologique

Une survivante du macronisme originel. Lorsque le 16 octobre 2018, Agnès Pannier-Runacher est nommée secrétaire d’Etat à Bercy, cette dirigeante dans le privé, passée par l’inspection générale des finances, est regardée avec un peu de mépris par les professionnels de la politique. Une technocrate sans habileté politique, murmurent-ils.
Six ans plus tard, alors que les Richard Ferrand, François Bayrou, Christophe Castaner ou Bruno Le Maire ont disparu des castings gouvernementaux, elle sera une des rares personnalités des premiers gouvernements Macron à être encore présente à la table du conseil des ministres.
Nommée, samedi 21 septembre, au poste de ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques, elle a été finalement retenue par le premier ministre, Michel Barnier. Ces dernières semaines, elle avait pourtant été une des voix du bloc central à mettre en garde contre une droitisation du macronisme. « La France n’est pas à droite. Je ne suis pas la seule à le penser, nombre de mes collègues me le disent aussi, avait-elle ainsi déclaré à L’Express, le 8 août, en prônant une alliance large allant jusqu’à la gauche. Il s’agit là d’une vérité parallèle qui pollue le débat public. [La France] est sans doute [à droite] en matière d’autorité, mais en matière économique et sociale, elle est à gauche. »
Dans un premier temps, Michel Barnier aurait préféré pour ce poste quelqu’un issu de la société civile ou une personnalité de gauche, mais Agnès Pannier-Runacher s’est imposée dans ce ministère qui voit son périmètre être considérablement réduit cette fois-ci. En effet, si l’Hôtel de Roquelaure récupère l’énergie, avec la nomination d’Olga Givernet au poste de ministre déléguée, le secteur du logement aura son propre ministère et ceux des transports, de la mer et de la pêche seront gérés par des ministères délégués placés ailleurs, notamment sous l’égide du ministère du partenariat avec les territoires. Le lien avec les collectivités échappe aussi au ministère de l’écologie et la gestion de la forêt part entièrement à l’agriculture. « La nouvelle ministre n’aura la main sur quasiment aucune des politiques sectorielles nécessaires à la transition… », a regretté Marine Braud, ancienne conseillère écologie à Matignon, sur LinkedIn.
Entre 2018 et 2020, installée à Bercy, Mme Pannier-Runacher s’est d’abord occupée de l’artisanat et du commerce entre 2018 et 2020. Une fonction où cette ancienne énarque, amie de promotion du secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, est obligée de se déporter de certains dossiers liés à des entreprises pour lesquelles elle avait travaillé (La Compagnie des Alpes). Idem pour Engie, qui employait son époux. Devenue ministre déléguée en charge de l’industrie entre 2020 et 2022, elle gère le plan d’achat des vaccins pour lutter contre la pandémie de Covid-19, mais aussi le plan de relance de certaines filières, notamment dans le secteur de l’énergie.
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